Monday, October 22, 2007

En français

Pourquoi pas, après tout c'est ma langue de tous les jours. Avez- vous déjà entendu parler de l'hospitalisme ou de la carence affective chez les bébés ? C'est Spitz en 1945 qui a développé ce concept pour expliquer le phénomène des bébés séparés de leurs mères dans les hôpitaux.
Selon ses travaux, une fois privé des soins maternant, bébé passera par trois phases bien précises:
- phase de pleurnichement ;
- phase de glapissement, de perte de poids et d'arrêt du développement ;
- phase du retrait et du refus de contact, aboutissant alors à la dépression anaclitique.

Ces enfants alors privés de leur «dose d'affection» périssent tout comme un enfant sans nourriture ou sans abri. Le holding ou le toucher est pour les nourrissons la source principale de plaisir, de communication et de sécurité. Lorsqu'il n'est pas pris durant de trop longues périodes, l'enfant risque de se laisser aller dans la dépression. C'est lorsqu'il est enveloppé qu'il est le mieux et qu'il peut vivre pleinement sa vie de petit bébé. Sans ça, il est beaucoup trop effrayé pour apprendre et grandir. On dit alors qu'il vit un arrêt de développement.

Les arrêts de développement ne sont pas rares dans nos garderies et nos écoles. Les petits qui ont de la difficulté à suivre, qui demandent sans cesse l'attention du professeur et qu'on appelle trouve accaparant sont souvent des enfants carencés effectivement.
Parfois, c'est les mauvais coups, parfois c est la victimisation, d'autres fois c'est par le rejet ou l'opposition qu'ils attirent notre attention. Le plus souvent, ces enfants sont catalogués TDAH, Trouble oppositionnels ou dépressifs. Mais mon intuition pairée de mon expérience (quoi que négligeable) m'incitent à croire qu'un bon nombre de ces enfants peut être traité par une approche d'avantage plus relationnelle.
Avez-vous déjà essayé de travailles alors que vous êtes affamé et qu'en est-il lors de votre dernière séparation ?

L'enfant qui est ébranlé dans sa sécurité ne peut se relever sans l'aide d un adulte qui pourra répondre à ses besoins d'attachement.
Pour l'adulte faisant foi de figure de remplacement, infirmière, gardienne, enseignante, éducatrice il s'agit également d'être clair tant que possible dans le rôle et de respecter les frontières de la relation. La mère et le père ne doivent en aucun cas être remplacés (sauf cas extrême), mais les soins doivent quand même être donnés.

Je suis une éducatrice en centre-jeunesse et lorsqu'on me dit qu'il faut rester froid pour ne pas permettre à l enfant de s attacher, je frissonne. Je comprend le bienfondé derrière ce principe, mais je n'y crois pas. Un enfant séparé de sa mère, quelle qu'elle soit, est en peine d'amour, c'est son monde qui viens de s'effondrer. Le manque de contact chaleureux avec les adultes ne fait rien pour aider leur cause selon-moi.

Et si on faisait demi-tour et qu'on pensais différemment, pourquoi ne pas essayer une approche plus relationnelle pour redonner un peu de sécurité à l'enfant?
Qu'en pensez-vous?